L’environnement, déjà oublié
[note rédigée il y a une semaine,
du coup, je suis mort de rire de voir Hulot intervenir depuis hier]
Entrée en campagne
Je veux donc parler
d’environnement, mais excusez moi d’avoir bientôt deux mois de retard sur ce
sujet. Il était hype à l’époque, aujourd’hui, ça devient ring’.
L’environnement s’est invité dans
la campagne présidentielle depuis l’intervention d’Hulot.
Je ne suis pourtant pas adepte du
syndrome Ushuaïa. Avant, on regardait Mr Hulot, et on trouvait ça beau.
Aujourd’hui, on regarde Nicolas II (oui, je me surpasse en jeu de mot et
référence là) et chaque belle image doit nous faire sentir coupable, nous,
honteux consommateurs capitaliste égoïstes destructeurs de cette belle planète.
Car c’est bien beau, mais je fais quoi, moi, une fois ma télé éteinte et mon
sentiment de culpabilité monté en flèche ?
Yann Artus-Bertrand se la joue
écolo aussi, lui le gars qui passe ses journées en hélico à faire des photos.
C’est vrai, un hélico, c’est connu pour être non polluant. Ça me fait penser à
Hulot qui déplorait dans une de ses émissions la transformation des populations
amazoniennes au contact du monde moderne (car lui avec ses caméras, ses équipes
de tournage, sa bouffe importée, il n’y contribue pas !).
Bref, donneurs de leçons, balayez
devant vos portes. Le point positif, c’est qu’au moins, on en parle.
Et vite oublié
Seulement voilà, on sait tous que
les candidats ont signé un pacte et qu’ils oublieront (ont déjà oublié), tout
comme Airbus.
Voynet ne comprend pas qu’elle ne
décolle pas dans les sondages depuis le retrait de Hulot. Mamere décrète que
l’écologie n’est pas « à tout le monde », mais que cela doit rester
dans un parti. Les mauvaises langues disent qu’on est prêt à voter pour
l’écologie, mais pas pour Voynet.
Que doit-on garder de cette
médiatisation de l’environnement dans la campagne ?
Un pacte signé et oublié, noyé
dans les autres pactes qui ont suivi.. Sego-Nico ont repris le mot dans leur
pacte républicain et pacte présidentiel. Même les banlieues s’y mettent à coup
de pacte à faire signer. Au final, on assiste à une banalisation d’un sujet et
l’environnement n’y gagne pas.
Concrètement, que faire ?
Le pacte est un premier
insuffisant. Les mesures de Hulot sont un premier pas, car il faut du concret.
Ce ne sera pas le consommateur
qui bougera de lui-même. C’est aussi et surtout une affaire d’Etat, ou plutôt,
de l’Etat.
Il y a au moins deux exemples de
changements : la grande consommation, les lieux publics/de travail.
- Lieux publics/travail
On nous accuse de dépenser trop
d’énergie, mais pour cela, il faut mieux isoler les bâtiments administratifs.
Qui n’a jamais travaillé dans un endroit ou la clim’ marche mal ?
Qui n’a jamais imprimé des
dizaines de feuilles au bureau dont la moitié est mal imprimée car l’imprimante
imprime ce tableau excel sur 4 feuilles au lieu d’une ? Les
fabricants font-ils exprès de faire des imprimantes impossibles à
paramétrer ? Avec des options d’impression par défaut à « qualité
maximum et couleur », qu’il faut changer fastidieusement à chaque
impression de brouillon ?
Pourquoi le matin dans le RER, le
chauffage est à fond alors qu’il fait 12°C dehors ? La SNCF ne paye pas
l’électricité ? En plus, c’est désagréable pour les voyageurs.
- Produits de tous les jours
Aujourd’hui, on voit le
développement des portions individuelles, des lingettes jetables, et ça marche
du tonnerre. On peut vendre beaucoup plus cher la même denrée, et le
consommateur en redemande, car c’est « plus pratique ». Parfois même,
on n’a plus le choix : le produit que l’on adore se met à faire des
portions individuelles, point.
Quel consommateur va changer son
produit préféré car il fait des portions individuelles plus pratiques au profit
d’un produit concurrent qui vend en vrac ?
Que dire du tek dans les magasins
d’ameublement ? Ce bois est très précieux, mais aussi victime de son
succès. Pourquoi acheter un autre produit plus cher et moins beau pour les
beaux yeux de l’environnement ?
L’offre crée la demande à ce
niveau. Et puis ceux qui font des efforts ont l’impression que cela n’aura
aucun impact, et comme les autres ne le font pas, je veux pas être le seul à m'embêter pendant que les autres profitent...
L’exemple du tri montre bien
que l’on doit un minimum imposer. En Allemagne, les bouteilles sont consignées
et on s’y fait très vite.
Les viandes ou produits venant de
l’autre bout de la Terre ou ayant été amené par des transports polluant
(camion, avions) devraient avoir un désavantage par rapport aux produits
locaux. La difficulté est de ne pas passer pour des protectionnistes.
Une charte devrait définir les
produits « dont la production ou le transport ont des effets négatifs sur
l’environnement » et y affecter une taxe en conséquence tout comme cela
commence à se faire pour les produits électroménagers.
On pourrait même rêver : en
taxant les produits dont la production est délocalisée car leur acheminement
est plus préjudiciable à l’environnement que les produits locaux, on inciterait
peut-être à produire plus local, sans transport lourd. Conséquence positive
dans les pays industrialisés mais aussi dans les pays producteurs à bas prix,
qui pourraient se construire à travers une production à destination locale
plutôt qu’internationale au détriment des cultures vivrières.
Enfin, le schéma est simpliste,
certes, et surement inapplicable, j’oublie des hypothèses, mais j’ai pu rêver
l’instant d’une note.