Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fiörgyn
Fiörgyn
Publicité
Derniers commentaires
Archives
17 février 2011

Homo homini lupus

J'ai beau travailler dans le marketing, j'ai quand même du mal avec un concept.
Celui de ne pas prendre le consommateur pour un imbécile mais ne pas oublier qu'il l'est.
par exemple, je travaille dans un secteur où l'on pousse le client à la consommation. on l'analyse, on essaye de se mettre à sa place et on cherche à savoir comment lui faire mieux passer nos messages.. afin qu'il consomme.
Mais au final, on s'en fout un peu qu'il soit content. Un peu seulement, si ça ne tenait qu'à nous, on lui refourguerait tout ça sans s'importuner de son avis. Seul hic: il reviendra pas après.
Donc on prend un peu son avis en compte, tout en espérant qu'il sera suffisamment embrouillé pour être satisfait quand même, alors que nous savons parfaitement qu'on ne répond pas forcément parfaitement à son besoin (qui pourrait être de moins consommer, d'avoir un équipement mois perfectionné mais qui marcherait aussi bien etc). Je me dis, de toute façon, pas grave, moi je connais parfaitement ce marché, et je sais m'y débrouiller, mais les clients..
Puis ensuite, une fois mon boulot terminé, je prend les transports, je vais faire mes courses, je regarde la télé..
Et là, je passe de l'autre côté de la barrière: je deviens le mouton à tondre.
Là, c'est moi qui devient le couillon, celui à qui on envoie des messages pour qu'il consomme, à qui on ment aussi, ou tout du moins à qui on dissimule.
Exemple tout bête: la bouffe
On considère que je veux à tout prix du moins cher, quitte à me refiler du pas bon gavé d'arome artificiel et de colorant, mais qui a "un bon gout de terroir". On me vend une super pate feuilletée.. mais il est super dure d'en trouver une avec du beurre, ou alors elle est 2 fois plsu chère que celle à l'huile de palme (alors qu'en fait, la différence de prix entre les deux n'est que de 15 à 30%). On me revend du marque distributeur à outrance et je ne peux plus trouver la marque que j'ai l'habitude de prendre et qui elle ne met pas forcément de l'amidon de riz à l'huile de palme partiellement hydrogéné à la graine de caroube E450 dans ses pâtisseries. D'ailleurs, à force, comme on produit en moins grande masse les "bons produits", on ne peut plus faire d'économie d'échelle, au contraire des produits très bas de gamme et produits en immense majorité désormais. L'écart de prix devient presque prohibitif alors qu'il ne devrait pas être aussi important.
Il y a un site génial aussi qui compare la belle photo de l'étiquette avec la produit à l'intérieur: ce site.
Bref, à moins de faire une super étude sur chaque aliment, on me refourgue un peu ce qu'ils veulent (surtout si le choix est restreint et que les éléments différenciant son mal indiqués).
Dernier exemple en date: les roses de la Saint Valentin. Une rose, ça pousse pas en février. Pourtant, c'est le moment de l'année où il y a la plus forte demande. Donc on les fait pousser au Kenya, on assèche un lac au passage, on détruit l'écosystème local, on envoie la production à la bourse aux fleurs d'Amsterdam où elles deviennent estampillées "origine Hollande". Magique.. (plus de détails ici).
Bref, les gens qui travaillent dans ces marchés là savent qu'il y a de l'huile de palme qui détruit la forêt primitive de Bornéo et tout son écosystème dans le Nutella, les poissons panés et toutes les viennoiseries industrielles, les gens qui fabriquent tel ou tel médicaments savent qu'il peut y avoir un gros risque et ils n'en prendront jamais eux-même, etc etc
Au final, c'est "je refourgue aux autres des choses que je prendrais pas moi-même, mais je réfléchis même pas au fait qu'il m'arrive la même situation dans tous les autres domaines de ma consommation".
Non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais il est aveugle et s'inflige ce qu'il espère éviter.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Et le pire c'est que ça devient pareil dans les restos, par chez moi il devient difficile de trouver du "fait maison", à part les pizzerias peut être...<br /> Et pourtant on est dans le sud ouest, on peut se procurer des bons produits (locaux) facilement, mais non, ils servent du surgelé ou de la boite.<br /> On peut se moquer de Maïté mais elle au moins elle sert du tout maison dans son resto ;-)
Répondre
F
Pareil pour la cuisine, même si ça prend au moins une demi-heure tous les soirs, tant pis.<br /> J'ai regardé Capital terre mercredi, ils disaient que finalement, c'est ce qu'on mange qui a le plus d'impact sur l'environnement (devant la voiture, l'utilisation de plastiques, les normes d'isolation etc). Avec 5 produits, ils montraient qu'on avait 45 000 km de transport dans le caddie !<br /> Il y avait une émission aussi où ils montraient comment faire une vraie quiche. Puis ils disaient: "faut pas que ça coute plus de 3€, comme on veut se faire une marge d'1€, on remplace les œufs par un épaississant, le jambon par de l'épaule et on rajoute de l'arôme: les clients ne verront pas la différence.<br /> ça, ça m'énerve car ils en mangeraient pas de cette %*$%
Répondre
M
Niveau bouffe c'est possible de ne pas céder aux sirènes du marketing, mais il faut faire un peu d'effort et cuisiner!<br /> Je n'achète quasi pas de produit "préparés" où on trouve ces merdes de transfat et les E1..<br /> Là où j'ai le plus de mal à trouver c'est pour le matin, un jour où j'avais le temps j'ai jeté un oeil sur les étiquettes des viennoiseries et gâteaux et OMG!<br /> Depuis j'achète des crêpes bretonnes où la liste des ingrédients est normale pour des crêpes!<br /> Bref je ne suis pas sensible aux pubs qui essayent de nous vendre des pastabox et autres saloperies précuisinées, j'aime trop savoir ce que je mange...<br /> <br /> Après quand on se sent un peu concerné par l'environnement il faut essayer de faire de petits sacrifices, genre éviter le nutella ou d'offrir des roses à la st valentin ;-)<br /> TOut est une histoire de volonté et de bon sens! SI seulement tout le monde s'y mettait...
Répondre
Publicité