Je suis un spécimen en voie de disparition

Je ne veux pas parler de la liste rouge de l'Union Mondiale pour la Nature publiée hier qui annonce une biodiversité en péril, mais bien plutôt de déclarations de Xavier Darcos.
Ce brave monsieur estime que la voie générale ES (anciennement B) est une sorte de voie de garage:
filière "sans débouché évident", qui attire "beaucoup d'élèves qui occupent ensuite de grands amphis mais se retrouvent avec des diplômes de droit, psychologie, sociologie... sans toujours un emploi à la clé".
Pour info, voici les effectifs:
BAC S: 50-55%
Bac ES: 30%
Bac L: 15-20%

Les statistiques du ministère de l'éducation nationale montrent que 62,5 % d'entre eux se sont dirigés en 2005-2006 vers l'enseignement supérieur long (bac + 3 et plus), 12,4 % vers les classes préparatoires aux grandes écoles et 25,1 % vers l'enseignement supérieur court (IUT, BTS, écoles spécialisées). Les 62,5 % entrés dans l'enseignement supérieur long se répartissent à raison de 17,5 % en sciences humaines et sociales, 15 % en droit, 8,5 % en sciences économiques, 8 % en administration économique et sociale, 7,5 % en langues, 3,5 % en lettres et 2 % dans d'autres domaines. On pourra noter qu'à l'université, 74,9 % des bacheliers ES réussissent leur licence sans redoubler, contre 70,4 % des bacheliers S et 69,8 % des bacheliers L.

Mais surtout, c'était la filière qui me correspondait le plus, la perspective de ne faire que des maths et de la physique ne m'enchantant guère, et avoir mon bac en comptant principalement sur les lettres et la philo, bof bof.

J'ai ensuite fait une classe prépa, or, elles sont décriées comme étant un instrument de reproduction sociale. Et les chiffres sont éloquents: en 1987, 30% des élèves venaient d'un milieu défavorisé, contre 10% aujourd'hui.
Sans apparaitre comme venant d'un milieu "défavorisé", je viens de la classe moyenne (parents fonctionnaires, mais pas prof) et j'ai pu passer à travers les mailles, même si j'ai senti par moment que je n'avais pas le bagage culturel nécessaire (je ne savais pas qui était Sisyphe, ni l'histoire de Narcisse par exemple lors des colles de culture gé).

Bref, dans 10 ans, plus de filière ES et prépas verrouillées, mon parcours sera impossible à refaire..

Comments

[Je rêve]

Oui, "mal tourné", c'était une boutade quoi !
Parce que je ne regrette absolument pas, pas assez courageuse pour poursuivre la psycho jusqu'au grand diplôme, pas assez sportive (mouhahaha) pour la psycomotricité, il me restait encore l'option orthophoniste...
on reste dans le même domaine !

[sel]

Bah, moi, je peux comprendre les littéraires qui font S malgré tout...En S, on a un fond de matières littéraires obligatoires, l'inverse n'est pas vrai en L (où les matières scientifiques sont vraiment du foutage de gueule, sauf en option math (enfin, c'était le cas il y a 7 ans...My God, je suis vieeeeeille !)). Il est donc bien possible pour un S d'aller en histoire (p-e plus difficile pour la philo), mais pas pour un L d'aller faire une filière scientifique.
C'est ce que je dis toujours : un vrai esprit scientifique peut être très littéraire. un vrai littéraire n'a pas une once de scientifique en lui. c'est injuste, mais c'est ainsi. Ou du moins, c'est ainsi que nous construit l'école actuellement.
Le génie, pour moi, ça reste la personne capable d'être brillante dans n'importe quelle matière, de toute façon.

Oui, je dévie du sujet, tant pis.

[Fiörgyn]

ça, et des jeux de mot pourris.. t'aurais pu faire comique :))

[LST]

parce que je voulais pas faire informatique! :D

(bon en gros, c'était une passion, j'avais pas envie de perdre le feu sacré en bossant là dedans... mais bon, faut bien vivre et c'est un des rares trucs que je sais faire...)

[Fiörgyn]

=> Sireli: ah oui, L, ça existe plus depuis cette rentrée à mon ancien lycée d'ailleurs.. la voie L a tendance à disparaitre, meme les bons litteraires font S, bien mieux vu, car "menant à tout", comme quoi, y'a un truc à changer..
=> LST: alors pourquoi avoir fait ES ??